Cour d'assises de Nantes: « Il valait mieux le tuer que le laisser handicapé »

Le palais de justice de Nantes- Source: www.flickr.com 

Le crime


Aujourd’hui, 19 Janvier 2018, Monsieur D est jugé pour le meurtre de Monsieur T., qui a eu lieu il y a 3 ans, dans un squat.

Nous sommes le 8 Septembre 2015. Après une dispute qui a démarré la veille, Monsieur T., ivre,  devient tactile et tente d’étrangler Monsieur D., qui ne supporte pas d'être touché. Selon Monsieur D., Monsieur T. le repousse puis part dans le hangar attenant au squat pour s’isoler. Sans hésiter, il prend une barre de fer et frappe violemment Monsieur T. d’un coup à la tête, ce qui le fait tomber au sol. Il lui inflige une dizaine de coups puis le traine au sol. D’après le médecin légiste, il a subi un traumatisme crânien majeur, il a des fractures du nez et du péroné et des éclatements de tissus qui ont provoqué des hématomes. Après avoir tué Monsieur T., l'accusé dégrade la voiture de la victime en laissant la barre de fer  dans le pare-brise. Puis, un incendie  est déclenché dans la chambre de Monsieur D. après sa fuite.

Dessin de Monsieur D par Rose

Une enfance difficile


Monsieur D, né le 25 mai 1987 à Nantes, est le quatrième enfant d’une fratrie de huit, où les deux ainés n’ont pas le même père que lui. Lorsque qu’il avait 17 ans, son père meurt d’un cancer généralisé. Son père était alcoolique, violent avec sa femme et avec certains de ses enfants. Monsieur D a subi des abus sexuels très jeune de la part de son oncle maternel. L’ambiance à la maison est électrique. Il est placé dans trois foyers différents à partir de l’âge de 4 ans. Sa scolarité se termine en 3ème SEGPA, suivie d’une formation de tourneur fraiseur, mais  il se fait renvoyer pour attouchements sexuels. Il dit ne pas avoir été soutenu par sa famille.  Il dit également que sa mère a vécu un enfer et est déconnectée du monde. Il a un niveau culturel pauvre, d’importantes difficultés à l’école, et un comportement immature selon l’enquêtrice de personnalité. Malgré tout, il a une attitude respectueuse en foyer. Par la suite, il est rejeté par sa mère qui a un nouveau compagnon.                

Intervention des experts

Pendant l’audience, plusieurs experts et témoins sont intervenus, dont l’expert en incendie, qui nous a expliqué les départs de feu dans la maison, précisément dans la chambre de Monsieur D. Il a surtout fait des hypothèses et n’a pas réussi à déterminer la cause de l’incendie.
Ensuite, nous avons vu le médecin légiste qui nous a apporté plusieurs informations sur les blessures de Monsieur T. Il nous a montré des images d’un scanner où l’on voyait ses os cassés, surtout à la tête.
              Puis , nous avons entendu Monsieur B., un témoin de cette scène d’horreur. Il  vivait avec Monsieur D. et Monsieur T. dans le squat.  Il dit qu’il y avait une bonne entente entre eux. Le soir du meurtre, il a tout vu et il dit que Monsieur D n’a pas hésité à ? et qu’il était très violent. C’est lui qui a appelé les secours à 19h06, en se disant que la prochaine victime, ce serait lui.
              Enfin,  nous avons assisté à une vidéoconférence avec l'expert  psychologue.

Le tribunal de Nantes - Photographie prise par Manon
Pour finir, nous avons entendu la partie civile, dont le témoignage de la sœur et du frère de la victime. Sa sœur nous a dit qu’elle avait fait son premier tatouage avec lui, elle avait confiance en lui et elle ne s’était jamais pris la tête avec. Puis, son frère nous a dit qu’il s’amusait beaucoup avec lui.
L’avocate générale requiert 20 ans de réclusion criminelle, dont 12 ans de sûreté.

Après la plaidoirie de son avocat, il est condamné  15 ans de réclusion criminelle.

L’avis des élèves

Après ces trois jours, les élèves ont trouvé ce procès très intéressant, même s'il était long, et répétitif. Certains ont étés émus par la partie civile, en particulier par le discours de la sœur de la victime. Ils ont également été un peu étonnés d’entendre que certains experts judiciaires étaient confus.
Ils ont apprécié la plaidoirie de  l’avocat de la défense, car il a très bien défendu son client.


Amaël, Manon, Brice, Justin




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