L'homme - Nouvelle inspirée d'un procès en assises.


  L’Homme

Monsieur X tue. Mais Monsieur X n’est pas méchant, il est une victime. 
Mais une victime de qui? 
De la loi?
 Non! La loi est juste, belle et faite pour nous protéger. 
De son méchant papa? 
De sa méchante maman? 
De ses méchants frères et sœurs?
 Non. Non. Non. Et Non! 

 Prologue


 Imaginez être né dans une grande et bruyante famille. Vous avez une mère et un père, vous avez 7 frères et sœurs. La famille nombreuse dont on parle a 14 membres, qui tous ensemble vivent dans une belle maison d’une ville lointaine, d’un pays inconnu.
Quelle belle enfance!!!
 Et si on vous disait que maman est un bébé de quarante ans? 
Que papa est alcoolique?
Et que tonton est un violeur?
 Aimeriez-vous toujours y être?
Monsieur X aurait aimé avoir une autre mère, il aurait aimé avoir un tonton qui lui amène des bonbons.
Il aurait aimé avoir un père qui ne buvait pas les bouteilles par paires, en négligeant sa mère.


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Palais de justice de Nantes- Photographie Hadja B.

Chapitre I

 27 mai 1987. Il est 19h42. Dans une petite ville, une femme donne naissance à un petit ange.  C’était un bébé beau, innocent. 
C’était un bébé marginal d’une famille marginale. 
Et comme tous les bébés marginaux qui viennent de familles marginales, notre bébé a changé, il s’est transformé, son innocence lui a été enlevée, 
sa beauté est devenu une façade, une armure faite d’un matériel très fragile, le plastique.
 Il a fallu qu’il tue pour  nous réunir tous,
 pour être écouté, 
pour être regardé,
 et pour être reconnu pour la première fois de sa vie, 
là, par nous, devant nous, dans la majestueuse salle rouge d’un palais pas très loin de l’endroit où tout a commencé.


Chapitre II

On est un soir d’automne dans un manoir à l’allure insalubre. 
Les résidents ne sont pas des rois. Ils sont  S.D.F. 
Un homme aux multiples mésaventures a brisé, d’une froideur glaciale, la nuque d’un Autre qui lui rappelait trop son papa. 
Il a brisé le carrosse de l’homme saoul qui n’était pour lui que le reflet de son géniteur mort, dont le fantôme le hante sans relâche, 30 ans après leur première rencontre.


Chapitre III

14 janvier 2017. Les deux hivers passés dans les geôles étaient les meilleurs de la vie de Monsieur X.
Il avait tout ce qu’il souhaitait sauf la LIBERTE. 
Mais le besoin de la liberté est négligeable face à celui de la dignité et, même dans la pire prison du pire pays du pire continent,
 même le pire homme des pires hommes de ce monde exaspérant , 
ne pourra jamais enlever notre dignité.
A ce point de cette histoire, nous nous posons des questions légitimes : est-il possible qu’un homme se sente plus libre dans la cage d’une prison que dans la rue ? 
Tout ça est-il important ?
Nous ne connaissons pas les réponses à ces questions.
Ce que nous savons c’est :
 Il ne pouvait plus faire de mal à personne, et surtout personne ne pouvait lui en faire.


Epilogue

C’était l’histoire un peu triste et injuste, et même paradoxale, de Monsieur X . On croit qu’il n’y a rien de plus important dans la vie d’un homme, on croit à l’amour, on croit au pardon…mais sommes-nous prêts à pardonner un homme qui a enlevé la vie d’un autre ? Notre homme est un survivant, un meurtrier, mais il est aussi un homme...



Hadja-Coumba B. - Lola S. - Ludivine F

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